Avion: le jet supersonique de l’américain Boom franchit une étape

La start-up ouvre une «super-factory» pour fabriquer l’Overture, dont le premier vol d’essai est prévu en 2026.

Rien ne semble freiner les ambitions de la start-up américaine Boom, qui veut relancer les vols supersoniques d’ici à la fin de cette décennie. Ni la crise du Covid-19, ni la pression sociétale exercée sur l’aviation pour se décarboner, ni les critiques sur l’intérêt de développer un appareil volant à Mach 1,7 (soit deux fois plus vite que les avions de ligne actuels) pour une clientèle aisée, prête à payer 5000 dollars pour un aller-retour Paris-New York. Blake Scholl, fondateur et PDG de Boom Supersonic, a lancé ce projet en 2014, soit un peu plus de 10 ans après l’arrêt du Concorde. Le PDG croit fermement que son jet, baptisé Overture, sera «le premier avion de ligne post-pandémie» qui «inaugurera une nouvelle ère du voyage».

Boom Supersonic franchit une nouvelle étape, avec l’annonce de l’ouverture de sa première «super-factory», une usine ultramoderne sur l’emprise de l’aéroport de Greensboro (Caroline du Nord). Le premier appareil, dont la silhouette évoque celle du Concorde, doit sortir d’usine en 2025 et réaliser son premier vol d’essai en 2026. Une mise en service est envisagée pour 2029.

Boom Supersonic a été séduit par l’environnement favorable à l’aéronautique dans l’État. «Greensboro dispose d’une main-d’œuvre locale importante et qualifiée et il y a plus de 200 fournisseurs aérospatiaux dans l’État. Beaucoup seront des fournisseurs clés pour l’Overture», estime le PDG. Les États du sud ont en effet attiré Boeing à Charleston (Caroline du Sud) pour y assembler le 787, mais aussi Airbus, à Mobile (Alabama) pour y produire des A320 et A220. Boom Supersonic promet de créer jusqu’à 1750 emplois à Greensboro d’ici à 2030.

Neutre en émission de CO2

Le programme suscite toutefois le scepticisme. Ira-t-il à son terme? Ce petit jet de 55 places, qui promet de réduire par deux le temps de vol des liaisons long-courriers, a séduit la compagnie américaine United Airlines. L’été dernier, celle-ci a signé un accord commercial portant sur 15 Overture pour 3 milliards de dollars, au tarif catalogue. Accord qui pourrait déboucher sur une commande ferme, pour autant que les critères de sécurité, d’exploitation, de bruit et d’environnement soient respectés. Un engagement - non contraignant - du même type a été signé en 2017 par Japan Airlines (20 Overture) et par Virgin (10).

La start-up promet un jet neutre en émission de CO2 grâce à l’utilisation de biocarburant et un bang «très atténué» lors du franchissement du mur du son. Overture a reçu le 22 janvier un renfort inattendu. L’US Air Force, qui envisage d’en faire un avion présidentiel aux côtés des Boeing 747 Air Force One, lui a alloué un financement de 60 millions de dollars.


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